La gestion de l’eau potable à la SEMEA : une migration réussie vers un SIG métier

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Je passe assez rarement des cas clients complets sur ce blog… mais celui-ci est particulièrement bien rédigé, et je ne pense pas pouvoir faire mieux. Bonne lecture !

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Le contexte
La Société d’Economie Mixte pour l’Eau et l’Environnement d’Angoulême (SEMEA) est un organisme charentais, dont le principal acteur est le Grand Angoulême, intercommunalité regroupant 15 communes et 110 000 habitants. La ville centre est bien sûr Angoulême. La SEMEA est l’opérateur choisi pour assurer la production et la distribution d’eau potable, la réalisation de travaux d’adduction d’eau et le comptage de l’eau en immeuble collectif sur le territoire de l’intercommunalité, ce qui représente environ 45 000 clients.

Le challenge
En 2007, la gestion du réseau d’eau potable (environ 900 km et une trentaine de réservoirs) se faisait uniquement sur plan de CAO/DAO, avec AutoCAD Map 3D. Les plans étaient générés au format DWGDWG et les objets graphiques étaient liés à une base de données du patrimoine sous Access. L’accès aux informations pouvait se faire soit par le dessin, soit par la base de données. De plus, la SEMEA était entièrement tributaire de son prestataire pour la création ou la modification de fiches métiers. Ce mode de gestion, s’il était plus élaboré que le simple plan de CAO/DAO, ne permettait pas pour autant une gestion de type SIG : le plan restait un dessin et cette représentation graphique des réseaux ne disposait pas d’une construction topologique.
Conscient qu’un SIG permettrait une gestion plus optimisée de son réseau, la SEMEA a établi un cahier des charges en 2009 pour aller dans ce sens. L’objectif global du projet visait à :
-    centraliser toutes les données (DWGDWG et Access) dans une base spatialisée ;
-    disposer d’une application plus simple à gérer ;
-    diffuser de l’information facilement, avec une interface conviviale ;
-    créer une topologie complète du réseau ;
-    lier et développer des applications spécifiques ;
-    avoir l’autonomie nécessaire pour gérer la problématique métier, sans faire appel systématiquement à un prestataire extérieur.

Trois sociétés spécialisées dans les outils SIG et métier de l’eau ont présenté une proposition. C’est celle de Geomap Infrastructure Solutions, située au Bourget-du-Lac, près de Chambéry qui a été retenue, à la fois pour déployer sa solution logicielle Autodesk® Topobase™ (désormais intégrée à AutoCAD Map 3D), migrer les données existantes dans le nouveau système et former les utilisateurs.
Pour la SEMEA, le challenge était double : il fallait passer d’une culture CAO/DAO à une culture SIG et apprendre à gérer ses données métier dans un nouveau système.

 
La solution choisie
Les personnes qui ont géré ce projet à la SEMEA ont longuement étudié les différentes solutions métiers proposées. Si leur choix s’est porté sur les outils Autodesk, c’est parce qu’Autodesk® Topobase™, avec AutoCAD Map 3D, permettait de gérer l’ensemble de leur problématique, là où les autres solutions obligeaient à travailler avec plusieurs outils différents. La facilité d’administration de la base de données, la possibilité de configurer assez aisément les formulaires, de modifier pareillement les objets attributaires ont été aussi des arguments favorables. De plus, le mode projet d’Autodesk® Topobase™, couplé avec une solution web, apportait la dimension client léger pour l’usage d’un outil métier. Ce sont là quelques uns des arguments clés qui ont guidé leur choix.
A cela s’est ajoutée une maîtrise en interne de l’environnement AutoCAD.
Cependant, il a fallu mettre en correspondance le modèle de gestion déjà existant de la SEMEA avec celui d’Autodesk® Topobase™ et cela a nécessité des paramétrages complémentaires.

Les résultats obtenus
Le déploiement d’Autodesk® Topobase™ a commencé en 2010. Toutefois, avant de pouvoir utiliser les fonctionnalités métiers, il était indispensable de migrer les données existantes (DWG + Access) et donc de passer du mode CAO/DAO au mode SIG. C’est l’opération qui a pris le plus de temps. Comme cela se rencontre assez souvent, les dessins réalisés sous AutoCAD n’étaient pas topologiques, condition indispensable pour une gestion optimisée d’un réseau. C’est la mise en œuvre d’un travail collaboratif sur les données entre la SEMEA et Géomap Infrastructure Solutions qui a permis d’obtenir un réseau exploitable : d’un côté l’équipe Géomap réalisait l’intégration des données dans une base Oracle, de l’autre, l’équipe de la SEMEA faisait les corrections et l’uniformisation nécessaire à une bonne topologie. Ce travail en itérations successives a été très profitable. L’usage en condition opérationnelle d’Autodesk® Topobase™ a pu commencer pour la fin de l’année 2010.
Les bénéfices actuels sont nombreux :
-    la consultation est nettement améliorée et plus cohérente (auparavant, il y avait une centaine de planches en consultation, aujourd’hui tout est regroupé en une seule carte) ;
-    l’accès aux données est beaucoup plus rapide ;
-    les utilisateurs ont une meilleure maîtrise des données ;
-    l’administration des données est grandement facilitée (intégration, extraction) ;
-    la gestion des données est spatialisée sous Oracle.

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Module d’administration, permettant une gestion assez simple pour la création d’objets et de formulaires.

 

La mise en œuvre d’Autodesk® Topobase™ a permis de proposer une organisation ordonnée des données géographiques et attributaires.
La version 2012 de l’outil a également gagné en fluidité au niveau des fonctionnalités de dessin.

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Espace de travail avec un formulaire hydrant et formulaires associés sur hydrant et conformité

Les perspectives d’évolution
Pour la SEMEA, passer d’une gestion CAO/DAO à une gestion SIG a permis d’envisager de nouvelles perspectives. Les bénéfices attendus sont maintenant à la hauteur des ambitions nouvelles de la SEMEA. A titre d’exemples, elle va pouvoir :
-    échanger des données avec le Grand Angoulême ;
-    gérer plus finement les poteaux incendie ;
-    gérer les DICT ;
-    mener des études de propagation ;
-    développer les liens avec la base clientèle (également sous Oracle) ;
-    publier des données métier sur le web, en proposant un accès cartographique aux collectivités adhérentes ;
-    disposer d’une utilisation mobile performante.
Il s’agit aussi pour l’équipe de ce projet à la SEMEA de terminer la correction topologique du réseau et de continuer à enrichir, avec les nouveaux outils, la base attributaire. Il s’agit au final, de gagner en temps et en efficacité en termes de productivité.

Le projet SEMEA, une « success story » ?
Oui, bien sûr et à plusieurs niveaux.
Tout d’abord dans l’appropriation du projet lui-même : partie d’une demande métier, perçue comme assez simple (mettre en place un SIG), mais complexe dans sa réalisation, l’équipe de la SEMEA a su s’adapter à une culture et un mode de gestion différent de sa pratique habituelle, tout en continuant à assurer les opérations métier au quotidien. Une migration est rarement simple, elle l’est encore moins lorsqu’il faut éviter toute rupture de service.
Ensuite, dans le choix de l’outil : Autodesk® Topobase™  (complètement intégré aujourd’hui avec Autodesk Map 3D) qui a répondu avec pertinence aux demandes métiers de la SEMEA.
Enfin, dans le fonctionnement collaboratif mis en place entre la SEMEA et Geomap Infrastructure Solutions : la valeur ajoutée des membres des deux équipes s’est cumulée dans le cadre d’une véritable gestion de projet.

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